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25 juin 2014

CUBA et Les faucons U.S

 
Lettre ouverte au sujet de Cuba (La Jornada)

Lettre ouverte de Pablo Gonzales Casanova à monsieur John D. Rockefeler, directeur honoraire de la Société des Amériques et aux distinguées personnes du secteur privé qui ont envoyé une lettre au Président Obama pour « soutenir la société civile cubaine » :

Nous avons lu avec une grande attention votre sollicitude au Président Obama. Nous sommes surpris par votre indiscutable changement de politique envers la petite île et son grand peuple. Pendant plus de 50 ans, vous avez pris toutes les mesures, ouvertement ou de façon masquée, pour faire échouer son projet d’Indépendance et de Liberté. Aujourd’hui vous voyez la possibilité d‘atteindre avec des politiques différentes les mêmes objectifs qu’auparavant, et vous argumentez pour les appliquer avec la même émotion que vous mettez en « défense de vos valeurs et de vos intérêts ».

Les mesures que vous exaltez révèlent, pourtant, beaucoup d’erreurs et d’auto tromperies en croyant (et certains d’entre vous croient) que vous allez impulser « l’indépendance économique de Cuba », ses « droits individuels » et ses « droits humains », quand, en réalité il s’agit d’un pays que vous n’avez pas pu vaincre malgré les terribles actions, secrètes ou cachées, que vous avez réalisées contre lui, et de l’inqualifiable blocus que vous lui infligez depuis plus d’un demi siècle.

Vous avez des yeux mais vous ne voyez pas ? Des oreilles et vous n’entendez pas ? C’est bien connu. A Cuba tous les enfants et tous les jeunes en âge d’apprendre ont des écoles, des universités et des instituts, tous les malades ont des médecins, des médicaments et des hôpitaux, tous les travailleurs du travail, et les anciens de l’assistance… Il est vrai que j’utilise le mot « tous » avec le sens que lui donnait Garcia Marquez, c’est-à-dire les 80% et plus, de la population, avec des limitations dont les cubains viendraient à bout si, en pratique, vous les laissiez accomplir « vos bons souhaits ». Pourtant, entre les pressions et le blocus, ce qu’ils ont accompli est énorme, ; ils ont même des centres de recherche scientifique de pointe au niveau mondial et des services hospitaliers si performants et si amicaux qu’ils ont même soignés les pompiers blessés le 11 Septembre que vos hôpitaux avaient délaissé et que Mikael Moore se chargea d’amener aux hôpitaux publics de Cuba.

Et plus encore, si vous faites les comptes vous verrez que dans ce pays de Notre Amérique, les habitants qui reçoivent des services gratuits atteignent des proportions supérieures aux Etats-Unis, au Canada, à l’Angleterre et à l’Union Européenne. Les réussites se font avec des moyens modestes mais on cherche avec ténacité qu’elles profitent autant que possible au plus grand nombre. Et c’est très souvent possible.

En ce qui concerne les aides que vous proposez pour l’ « aide humanitaire », la « sécurité nationale », l’ « interdiction des drogues et l’environnement », vous savez bien les innombrables échecs que vous avez connu quand vous les avez appliquées, et quand vous continuez de les appliquer dans des pays entiers comme l’Afghanistan, l’Irak, Haïti, le Soudan du sud, le Nigeria, la Libye, entre autres ou dans des continents entiers comme L’Afrique, le Moyen Orient, l’Amérique Latine, dont les populations (dans une grande majorité ou dans leur totalité) se retrouvent impliquées dans les fameuses « guerres de spectre complet » que vos stratèges imaginent et qui accroissent les haines, les affrontements et les peines d’immenses populations qui n’ont pas de droits humains, vivent et meurent pire que les animaux, affamés et malades, maigres et même si squelettiques qu’il est difficile de les regarder, avec leurs yeux enfoncés, le regard des enfants perdu, sans éclat et leur petite peau ridée qui leur colle aux os. On a du mal à les voir même à la télé et d’imaginer comment ils vivent jour après jour et minute après minute, et comment ils grandissent au milieu de la faim et de la peur , sans eau ni toit, sans façon de travailler qui ne soit servile , épuisante, risquée et insalubre, entre les offensives généralisées des contremaîtres, des gardes blancs, des militaires et des paramilitaires qui avec d’autres bandits, d’autres assassins et sadiques fanatiques tous très bien armés et approvisionnés, pour la gloire de l’industrie de l’armement, sont des épouvantes pour les enfants, les adultes et les vieux, victimes et candidats aux politiques d’ethnocide et de génocide croissantes, chaque fois plus préconisées et sponsorisées par les « néoconservateurs » et par l’ »extrême droite » enhardie par la xénophobie, le dégoût visuel et le racisme du monde global dont vous êtes les meneurs.

En plus de ces faits inhumains, confirmés par les « médias » et même par le regard intime de vos propres enfants (dont certains se préparent à vous succéder dans la même veine, et d’autres qui protestent chaque fois plus et se rebellent avec une force admirable) vous ajoutez à vos erreurs celle de croire qu’à Cuba, invincible depuis plus de 50 ans d’attaques, il est possible de séparer ou même de faire s’affronter la société civile et son gouvernement. Vous ne pouvez même pas imaginer des gouvernements qui ne soient pas des corporations ou des bureaucraties. Mais à Cuba, le peuple et le gouvernement et les soldats fusionnent si étroitement,(et dans une grande proportion) qu’aucun groupe de « contras » aventuriers n’a pu avoir du succès, sur une si grande période, avec leurs actions terroristes et subversives.

Le « peuple-gouvernement » de Cuba est un phénomène « démocratique », qui si vous le compreniez vous ferait horreur, car (comme l’a écrit David Brooks), la démocratie est ce que vous redoutez le plus quand elle a le vrai sens étymologique grec et qu’elle correspond à la définition d’une pratique du peuple en tant qu’acteur des grandes décisions, et pour arriver à la réussite de ses buts s’organise en peuple-gouvernement, avec les collectifs et les structures les plus variés, certains coordonnés et d’autres hiérarchiques, et tous pour réussir à atteindre les objectifs.

L’organisation de la démocratie dans sa pratique à Cuba est très différente de celle des gouvernements des corporations ; en effet, aussi bien dans les grandes structures que dans les petites, les valeurs et les intérêts dominants s’associent avec ceux d’Indépendance et de Liberté, tout cela évidemment au milieu de contradictions, d’erreurs et de faiblesses (grandes ou petites) que les ennemis du processus cubain cherchent à amplifier, feignant la consternation face aux erreurs qu’eux-mêmes ou leurs commanditaires attisent.

Si vous réfléchissez, vous comprendrez clairement que ce n’est pas pour rien que vos grands triomphes dans le monde n’ont pas atteint Cuba. Vous verrez dans l’intimité de votre conscience politique que les cubains ont réussi à se maintenir dans leur projet émancipateur précisément par la sorte de démocratie que les habitants ont redéfinie, aussi bien dans la création que dans la pratique de leurs organisations. Création et pratique englobent une immense population avec des centaines de milliers de cadres, dont à la conscience, la volonté et le courage s’ajoute la discipline que possèdent ceux qui ne se vendent ni ne se rendent.

L’effort immense du petit grand pays ne cesse de pâtir et d’affronter (comme nous l’avons dit) ces contradictions qui vous intéressent tant, et aussi celles qu’a pointé avec une précision et une clarté admirables, monsieur Warren Buffet, troisième milliardaire des Etats-Unis quand il a dit : « Il ne fait aucun doute qu’il existe une guerre de classes, et c’est ma classe, la mienne — celle des riches – qui est en train de la gagner »…

La lutte des classes continue, et je dois reconnaître que vous la faites très bien dans le domaine du possible ; vous essayez maintenant de gagner cette lutte en utilisant des « bonnes » méthodes puisque vous n’avez pas pu la gagner avec les mauvaises.

Dans votre proposition au Président Obama, vous lui demandez sans ambages qu’il change la politique du blocus, des sanctions et des interdictions que les Etats-Unis appliquent contre Cuba depuis 50 ans. Vous affirmez que les Etats-Unis « peuvent aider le peuple cubain à déterminer son propre destin… » ; qu’ils peuvent « donner le pouvoir » au peuple ; « , fortifier un large spectre de la société civile et indépendante », et « les organisations créées pour impulser l’économie individuelle, et les nécessités sociales quelle que soit leur orientation politique ».

Dans votre lettre ouverte au Président Obama, vous proposez sans ambages « un changement radical », car la politique appliquée par les Etats-Unis dans ses relations avec cuba les isole chaque fois plus internationalement. « Nous avons l’occasion de changer, dites-vous,…d’aider le peuple de Cuba, la société civile de cuba ; l’opportunité d’amplifier le commerce avec « les entreprises indépendantes », (ça, oui), celle aussi de « faciliter et de légaliser l’utilisation des cartes de crédit », de « promouvoir l’importation et l’exportation d’articles et de services » ; et de faire en sorte que les ONG (organisations non gouvernementales) « aident les petits propriétaires agricoles » et qu’ « elles aident aussi évidemment, les petites entreprises et même les micro entreprises… »

En diverses occasions (je me demande pourquoi autant !) vous insistez sur la nécessité de promouvoir plusieurs projets de télécommunication et vous vous référez à différentes formes de coopération des ONG avec des institutions académiques cubaines par le biais de fonds pour l’éducation, de bourses pour les étudiants qui se distinguent et pour leurs frais de voyage, et que pour cela l’autorisation nécessaire soit donnée à ceux qui voyagent à Cuba, ou ont de la famille à Cuba d’utiliser des cartes de crédit et d’autres services bancaires nord américains ainsi que d’ouvrir des comptes bancaires dans des banques américaines , faire des envois à leurs familles ou fournir des services professionnels à des « entrepreneurs indépendants ».

Evidemment vous insistez en même temps sur le fait que « le gouvernement des Etats-Unis doit s’engager toujours plus envers le peuple de Cuba, et qu’ il fera en même temps son devoir en exerçant des pressions sur le Gouvernement de Cuba sur le terrain des droits de l’homme. Et vous terminez en disant au Président Obama, « le gouvernement doit donner la priorité à la concertation avec ses contreparties cubaines pour s’engager dans des domaines « d’intérêt mutuel et avoir des discussions sérieuses au sujet de la sécurité commune et des devoirs humanitaires ». Parmi ces devoirs, vous mettez en avant la libération d’un prisonnier qui vous est cher.

Pour n’importe quel lecteur bien informé, comme l’est monsieur Warren Buffet, tout le message auquel nous nous référons cherche à gagner la lutte des classes à Cuba. Son inégalable sagacité consiste à privilégier les intérêts individuels, de groupes, l’idéologie ou la classe face aux intérêts de la communauté nationale d’un pays où le peuple-gouvernement de la grande majorité travaille à la construction de la transition à un monde viable, puisque celui dans lequel nous vivons est en voie de destruction dû à ce 1% auquel une partie d’entre vous appartient ; un processus que vont supporter et affronter la jeunesse Américaine et celle du monde entier, menacée dans un futur proche par le projet malade et hégémonique, d’accumulation de richesses que vous mettez en œuvre au prix de la misère de l’immense majorité de l’humanité et du croissant danger pour la vie de l’humanité que vous créez ;situation et danger confirmés par les propres think-tanks de Harvard, MIT, l’Institut de Santa Fe et par de nombreux organismes scientifiques du monde, parmi lesquels on remarque les principaux des Nations-Unies, le Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique, et beaucoup d’autres qui avec toute la rigueur et la responsabilité scientifique notent, en plus du changement climatique, l’augmentation du trou de la couche d’ ozone (qui sembla se contenir seulement un moment) et beaucoup d’autres dangers qui englobent la pollution des mers et des eaux douces ,la destruction des sols et des sous-sols, des forêts des végétaux et des faunes terrestres et marines, ainsi que de la biosphère entière.

Comme nous le disent les experts, beaucoup de ces dommages et de ces dangers sont irréversibles, et ils nous assurent que chaque jour ils s’accélèrent et que plus le temps passe plus il devient difficile de les arrêter. Les revues scientifiques les plus prestigieuses des Etats-Unis et du monde, soutiennent ces affirmations qui n’ont rien à voir avec de simples croyances apocalyptiques ou avec de supposées erreurs ou opinions de quelques spécialistes ,ni avec des manipulations des données par des scientifiques trompeurs comme vous avez accusé de l’être, sans la moindre preuve, un groupe de scientifiques anglais qui avaient signalé le caractère « anthropogénique » du changement climatique qui menace la planète. Cette accusation bien téméraire fut démentie par les grandes revues scientifiques de votre propre pays et du monde. Ces dangers qui menacent la terre sont anthropogéniques. Pour la première fois dans l’histoire du système solaire l’homme est capable de détruire la terre. Pensez seulement au perfectionnement, à l’excellente qualité des bombes nucléaires et des systèmes de lancement, qui à leur capacité létale, de précision et d’atteinte combinent l’irresponsabilité avec laquelle les grandes puissances jouent en s’en servant de menaces de guerre.

Bon… Il est possible que vous gagniez la lutte des classes, mais votre victoire sera une victoire à la Pirée si vous détruisez les mouvements qui luttent pour la construction de la vie, comme le peuple-gouvernement de Cuba, et beaucoup d’autres qui, depuis les communautés agricoles et les villes perdues construisent la transition vers un autre monde possible et durable.

Je vous le dis avec mes meilleurs vœux et mes meilleures manières, cessez vos « discrédits » et vos « négations » freudiennes. Encouragez les hommes de science qui disent la vérité, prenez en compte leur vérité et mettez vous à penser que la démocratie des corporations et des complexes n’est plus soutenable, que l’organisation du monde par les complexes entrepreneuriaux-militaro-politico-médiatiques dont le plus puissant « attrait » est la « maximisation des utilités et des richesses » est déjà en phase terminale, « entropique », et qu’il est nécessaire d’impulser la transition vers un système dont le principal facteur serait la liberté et la vie.

Et dans ce chemin vous verrez que le peuple – gouvernement de Cuba est pionnier et aussi le cyberespace où depuis Wall Street jusqu’à Washington DC luttent beaucoup de vos propres enfants. Tous, absolument tous, cherchent des chemins pacifiques et continuent avec des formes nouvelles la vieille lutte des rebelles pour la paix et pour la vie pour passer à un monde viable et réellement humain.

Les connaître et les reconnaître consiste à les respecter et à commencer par honorer votre parole, une action pour laquelle nous interpellons aussi madame Hillary Clinton, qui est en train d’organiser sa campagne pour la Présidence du Gouvernement des Etats-Unis et qui pourrait commencer par honorer sa parole et celle du gouvernement qu’elle convoite, ainsi que celle de son mari, en demandant la libération immédiate des trois hommes encore emprisonnés – Gerardo Hernandez, Ramon Labanino, et Antonio Guerrero – qui, en accord avec le président Clinton, firent partie d’un groupe cubain-nord américain chargé de mettre à jour les terroristes qui, depuis Miami, commettaient des attentats.

La lutte des classes continue, la lutte pour l’indépendance et l’autonomie des peuples continue, et aussi la lutte pour la redéfinition dans les faits de la liberté, de la justice et de la démocratie ; aucune ne s’arrêtera. Il faut seulement que dans le monde d’aujourd’hui, les hommes commencent à récupérer la parole, pour la transition vers la paix et la vie.

Faîtes vivre la parole qui s’honore par des actes. Faîtes, (pour commencer) une chose qui vous semblera infime et qui pourtant sera très grande. Demandez au Président Obama qu’il rende la liberté aux trois héros cubains emprisonnés. Commencez une nouvelle histoire de votre parole traduite en actes comme celui-ci, auquel nous obligent les changements d’un monde où existe non seulement la lutte des classes mais la lutte pour la vie, pour la vie du 99% et aussi celle du 1% de l’humanité, et de nos descendants.

Pensez qu’une fois encore au début du monde sera la parole.

Vive la vie et la liberté.

Vive le peuple des Etats-Unis et le peuple de Cuba.

Vive l’humanité et la transition vers un autre monde viable, possible, et nécessaire.

Je vous remercie de votre attention.

Sincèrement

Pablo Gonzalez Casanova

Professeur et ex recteur de l’université Nationale Autonome de Mexico (UNAM)

Traduit de l’espagnol par irisinda

Article original

URL de cet article 26063 
http://www.legrandsoir.info/lettre-ouverte-au-sujet-de-cuba-la-jornada.html
 
Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais (prologue de Nelson Mandela)

En Occident - en Europe et aux Etats-Unis tout particulièrement -, Cuba suscite énormément de critiques et de controverses. Ce petit pays de onze millions d’habitants dispose d’une couverture médiatique disproportionnée par rapport à sa taille et les médias sont unanimes pour stigmatiser la plus grande île des Caraïbes et diaboliser son leader historique Fidel Castro.

Les attaques sont virulentes, jamais nuancées et à sens unique. Cuba serait un enfer pour ses habitants avec un système archaïque et révolu, et son plus célèbre citoyen Lucifer en personne qui martyriserait impitoyablement son peuple.

Pourtant, les noms de Cuba et Fidel Castro suscitent un engouement et une admiration extraordinaires sur tous les autres continents de la planète, que ce soit en Amérique latine, en Afrique ou en Asie.

Comment s’explique alors un tel décalage entre l’image désastreuse véhiculée par les médias occidentaux au sujet de Cuba et le prestige dont elle jouit à travers le monde ? Est-ce à cause de la question des droits de l’homme, souvent évoquée par la presse et y compris par une grande partie de la gauche occidentale ?

Dans cet ouvrage, les principales problématiques de la réalité cubaine sont analysées pour illustrer le gouffre qui sépare la réalité d’un pays complexe de l’image véhiculée par les médias occidentaux.

ouvrage disponible auprès de l’auteur lamranisalim@yahoo.fr

Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais
Prologue de Nelson Mandela
Paris, Editions Estrella, 2009
300 pages - 18€

Disponible en librairie et sur Amazon : http://www.amazon.fr/Cuba-Medias-Vous-Diront-Jamais/dp/2953128417/ref=...


interview par André Garand de France Cuba

Salim Lamrani est un écrivain prolixe. Il vient de publier son cinquième ouvrage sous le titre de Cuba : Ce que les médias ne vous diront jamais aux Editions Estrella. Il s’agit d’un livre de 300 pages divisé en treize chapitres. En fin d’ouvrage, on trouve également en guise d’annexes plusieurs déclarations de Prix Nobel tels que José Saramago, Nadine Gordimer, Rigoberta Menchú et Adolfo Pérez Esquivel, ainsi qu’une brève histoire de Cuba très utile non seulement pour le grand public mais également pour les spécialistes de la question cubaine. Mais ce qui impressionne le plus chez Salim Lamrani, également enseignant et journaliste, est sa capacité à associer des noms prestigieux à son travail. Ses précédents ouvrages ont été préfacés par des personnalités de renommée mondiale telles que Noam Chomsky, Ignacio Ramonet ou Gianni Miná. Celui-ci comporte un extraordinaire prologue de Nelson Mandela, ancien président d’Afrique du Sud, prix Nobel de la paix et héros de la lutte contre l’Apartheid. Interview.

André Garand : Votre ouvrage comporte un prologue de Nelson Mandela. Comment avez-vous réalisé cette prouesse ?

Salim Lamrani : Lorsque j’ai achevé la rédaction de cet ouvrage, j’ai songé à la nécessité d’y inclure un prologue qui s’inscrirait dans le cadre de ce travail, à savoir Cuba et la désinformation médiatique. La figure de Nelson Mandela s’est immédiatement imposée à mon esprit. Le défi était d’arriver jusqu’à lui. J’ai donc dans un premier temps passé un coup de fil à mon amie Nadine Gordimer, écrivaine sud-africaine et Prix Nobel de littérature qui est une proche de Nelson Mandela, pour lui faire part de mon projet. Elle a promis d’intercéder en ma faveur et après huit mois d’attente qui ont permis aux conseiller de Nelson Mandela de se renseigner sur ma personne, j’ai reçu une réponse positive qui m’a comblé de joie. Je dois reconnaitre que j’ai le sentiment d’être un privilégié.

André Garand : De quoi traite Cuba : Ce que les médias ne vous diront jamais ?

Salim Lamrani : Comme l’indique le titre, ce livre aborde la question de la désinformation médiatique en Occident au sujet de Cuba et illustre le gouffre abyssal qui existe entre la représentation faite de Cuba par notre presse et la réalité de ce pays. Cet ouvrage permet également de questionner le rôle des médias : sont-ils chargés de fournir une information fiable et objective aux citoyens ou bien s’évertuent-ils à défendre l’ordre politique, économique et social établi ?

André Garand : Quels thèmes abordez-vous dans ce livre ?

Salim Lamrani : les problématiques sont nombreuses mais pour vous en citer quelques unes, j’évoque la question des droits de l’homme, de l’opposition cubaine, de l’émigration, des sanctions économiques, du terrorisme et du futur de Cuba, entre autres. L’objectif est de permettre au lecteur de se faire une idée concrète, à partir d’une base factuelle bien précise, de l’ampleur de la désinformation qui règne en Occident au sujet de Cuba.

André Garand : Ne craignez-vous pas que ce livre soit censuré par les grands médias ?

Salim Lamrani : Je ne le crains pas. J’en ai la certitude ! Mais d’un côté, c’est un peu normal car je pointe du doigt les graves manquements de notre presse à son devoir d’information, ainsi que ses violations réitérées de l’éthique journalistique. Le journalisme est un métier noble. Celui qui l’exerce est un privilégié investi d’une lourde responsabilité. Il a le devoir d’informer le citoyen et de ne pas tromper l’opinion publique.

Malheureusement de nombreux médias ont oublié ce principe fondateur.

Pour en revenir à la question de la censure, je sais que cet ouvrage ne fera pas la une des journaux pour ces raisons, malgré le fait qu’il comporte un prologue d’une personnalité aussi prestigieuse que Nelson Mandela. C’est la raison pour laquelle je compte sur l’aide de tout le monde, en particulier des amis de France-Cuba, association qui mérite le respect pour le travail admirable qu’elle accomplit en faveur de la solidarité. Je sais que ses militants aideront à promouvoir ce livre, contribueront à sa bonne distribution qui aidera à rompre le blocus de la censure.

André Garand : Avez-vous un message à transmettre aux adhérents de France-Cuba ?

Salim Lamrani : France-Cuba est une association qui mérite la médaille de la solidarité. Moi qui voyage régulièrement à Cuba dans le cadre de mon travail, je peux vous dire que l’association France-Cuba est très appréciée. Par ailleurs, les adhérents de France-Cuba ont toute ma gratitude pour le travail désintéressé qu’ils accomplissent. L’association m’a invité de nombreuses fois à participer à des conférences-débats et à  chaque fois ce a été un succès.

André Garand : Merci pour cet entretien.

Salim Lamrani : Merci à vous.


Une démonstration implacable

Ramón Chao*

Ce que les médias ne vous diront jamais au sujet de Cuba, vous le découvrirez dans le dernier livre de Salim Lamrani qui porte un titre similaire (Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais). Les médias ne lui accorderont pas la diffusion qu’il mérite car Lamrani pointe avec minutie les graves manquements des médias occidentaux dans leur traitement de l’information sur ce sujet.

Avec une rigueur scientifique, Lamrani dévoile l’ampleur du gouffre qui sépare l’image médiatique de Cuba et la réalité de ce pays. Tout y passe : droits de l’homme, dissidence, émigration, liberté d’expression. Pour ce faire, Lamrani n’entre pas dans des considérations politiques ou idéologiques. Il se base uniquement sur des faits et place les médias occidentaux face à leurs propres contradictions. Les sources utilisées ne sont pas confidentielles ; elles sont publiques et disponibles, mais soigneusement ignorées par la presse.

La démonstration est implacable. Lamrani place le lecteur face à une réalité indiscutable et le laisse tirer ses propres conclusions. La liste est longue et la lecture instructive. On comprend mieux pourquoi il est difficile de trouver des comptes-rendus du livre dans la presse.

*Journaliste et écrivain, ancien directeur de l’information à RFI, Ramón Chao est également le père du célèbre chanteur Manu Chao.

URL de cet article 9043 
http://www.legrandsoir.info/Cuba-Ce-que-les-medias-ne-vous-diront-jamais-prologue-de-Nelson.html
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