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4 mai 2015

DE DAMAS à BALTIMORE

De Damas à Baltimore

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Il est vrai que nombre d’esprits rationnels, et éventuellement “complotistes”, préféreraient suivre la voie de ce qu’ils croient être la logique et la vertu du réalisme pour nouer les fils de l’intrigue israélo-saoudienne ou bien, au stade supérieur, celle de l’organisation washingtonienne générale passant par l’invention, la mise en place, l’opérationnalisation et, plus que jamais, le contrôle précis, à peu près comme on contrôle un drone, des hordes djihadistes, – qu’elles portent l’étiquette al Qaïda, État Islamique ou Tartempion ... Mais là n’est pas le propos puisque notre propos est, plutôt, d’embrasser un pan non négligeable de la vérité de la situation en retournant ce que Parry dit de cette situation syrienne & alentour pour la confronter avec la situation aux USA même, cette situation dont Baltimore est une illustration.

Lui-même, Parry, offre ce mouvement de la pensée comme condition d’une juste lecture de son propos en remarquant, dès les premières lignes, le lien direct, quasi-automatique et technique, quasiment ontologique également, entre ce qu’il envisage de l’évolution de la situation au Moyen-Orient au cas où les USA devraient à nouveau intervenir d’une façon importante et la situation américaniste illustrée par Baltimore et le reste : «Cette ponction de plus en ressources humaines et matérielles de ce que l’Amérique a besoin pour sa propre situation intérieure devraient nourrir et aggraver le mécontentement social grandissant dans les grandes villes US, comme ce que nous voyons se produire à Baltimore où la communauté Africaine-Américaine qui se juge abandonnée exprime sa colère contre la pauvreté et les brutalités policières qui vont avec. Une nouvelle guerre au Moyen-Orient accélèrerait cette descente de l’Amérique vers la banqueroute et l’établissement d’une État policier et dystopique...»

Ainsi, ce détour vers la politique extérieure catastrophique, engluée dans des conflits sans issue où nul ne sait reconnaître ses adversaires de ses alliés puisque chacun est adversaire et allié à la fois, où tous les protagonistes agissent selon des grands desseins tactiques sans le moindre sens stratégique sinon le non-sens d’un nihilisme aveugle (reproche unanime et furieux, on s’en souvient, des chefs du Shin Beth [service de contre-espionnage et de contre-terrorisme israélien] fait à leur direction politique), – ce détour nous ramène à la situation politique et sociale des USA illustrée par les évènements de Baltimore. Tout est lié dans ce grand ébranlement parce que la politique-Système est d’une universalité qui n’épargne aucun domaine et les soumet tous à des pressions insupportables.

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Les leçons de Baltimore

Dans cette logique, il nous paraît très difficile de considérer Baltimore en tant que tel, et de le détacher du reste pour porter un jugement sur l’événement. D’abord, Baltimore lui-même fait partie d’une chaîne, ou d’une dynamique d’enchaînement dont l’origine pour la séquence présente, se trouve à Ferguson, Missouri, en août denier. Depuis, l’agitation et les manifestations diverses n’ont guère cessé, avec les paroxysmes périodiques d’en embrasement spécifiques comme celui de Baltimore. Cette chaîne d’évènements a elle-même ses diverses spécificités, dues aux lieux, aux circonstances, en même temps qu’elle illustre une situation plus générale qui est le malaise socio-économique d’une crise générale affectant directement l’Amérique depuis les évènements crisiques de l’automne 2008 et marquée par des situations d’inégalités, d’antagonismes sociaux et sociétaux, de tensions économiques qui n’ont sans doute pas de précédents. La durabilité et l’aggravation incessante de la situation générale US n’ont effectivement aucun précédent dans aucune crise, ou série crisique qu’a traversé le pays ; aucun précédent, en effet, en ceci qu’en même temps que le phénomène crisique se déroule, il est nié spécifiquement et tout se passe aux USA (narrative) comme s’il n’y avait pas cet situation crisique et cet enchaînement crisique.

C’est ce négationnisme de la crise, permis par un appareil de communication d’une puissance inouïe, qui est impressionnant. (Là aussi, le facteur du déterminisme-narrativiste d’une narrative de l’Amérique exceptionnaliste, et donc hors des contingences de l’histoire, joue son rôle à plein.) L’effet principal, bien entendu, est que rien n’est fait pour lutter contre les cause de ces phénomènes crisiques et rien n’est fait pour venir en aide aux psychologies sociales soumises à des pressions sans cesse grandissantes ; au contraire, la narrative est offerte aux psychologies, comme un opium qui n’agit plus, et qui, dans un effet inverti, accentue les colères et les angoisses. Presque comme paisiblement parce qu’aveuglément, selon la narrative officielle qui nie tout cela, l’Amérique poursuit une trajectoire de chute impressionnante de régularité, elle s’abîme dans sa propre destruction comme l’on dirait d’une autodestruction avec l’orchestre qui continue à interpréter America The Beautiful sur le pont du Titanic.

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Baltimore est-il un évènement particulier entraînant un jugement spécifique qui resterait à poser ? Voilà une question à laquelle il est difficile d’apporter une réponse, dans la mesure même où Baltimore ne peut être séparé du reste, et où Baltimore lui-même n’en a pas fini en tant qu’étape dans cette chaîne crisique. Pendant que nous travaillions à ce texte, un lecteur (“Dominique”, le 30 avril 2015) posait la question, – “Baltimore, émeute ou guerre civile ?”. Sans nous attarder aux considérations d’un intérêt secondaire, sinon si accessoire sur les responsabilités de tel ou tel groupe occulte, ou à peine occulte, – sauf le fait que tel ou tel “groupe occulte” participe à la précipitation de la décadence générale, – il y a le constat que Baltimore ne peut être finalement considéré spécifiquement, qu’il ne prend sa véritable signification que dans l’ensemble d’évènements caractérisant les USA sous l’empire du Système, y compris les évènements que Parry signale autour de la Syrie et au Moyen-Orient. Ce qui nous paraît alors essentiel, c’est ce fait que tous ces évènements, d’effets assez contenus et limités s’ils sont considérés séparément, constituent lorsqu’ils sont mis ensemble une puissante dynamique de désordre dont on admirerait presque l’ordre-dans-le-désordre dans sa façon d’évoluer, dont les effets des composants s’ajoutent et se multiplient les uns et les autres. (Ainsi les USA ont-ils subi sans être quittes de leurs effets profonds les évènements Tea Party et Occupy, et ils en gardent la marque qui s’est imprimée dans le processus général d’effondrement.) Il s’agit alors, pour cet ensemble que nous signalons, d’une vaste dynamique souterraine, à-la-termitecertes, constituant, selon nous, la véritable crise d’effondrement du Système (voir le 12 janvier 2014), – dont on comprend évidemment qu’elle passe prioritairement et nécessairement par la crise d’effondrement des USA.

L’important à constater est que, nécessairement et logiquement, aucune de ces étapes crisiques dans les différents enchaînements crisiques ne trouve de solution propre puisqu’il n’y a de “solution propre” que dans l'effet de l’effondrement du Système qui doit tout précéder. Chaque fois qu’un épisode de paroxysme crisique est achevé, l’enchaînement crisique se poursuit avec une situation un peu plus détériorée et sans qu’aucun remède n’ait été apporté... Après tout, la crise de Baltimore qui a éclaté à la fin avril, d’une part poursuit l’enchaînement de Ferguson sans amélioration notable, d’autre part frappe une ville déjà en crise suite à la détérioration économique suscité par l’effondrement financier de l’automne 2008, et sans que rien d’un début de redressement, encore moins d’une résolution acceptable, n’ait pu être exécuté depuis. Il y a un caractère de durabilité presque impératif jusqu’à être une sorte de fatalité interne dans ces chaînes crisiques, sans que rien ne puisse être fait ; et chaque fois avec des circonstances voulant paraître comme des résolutions mais qui promettent encore plus de remous et de désordre, comme ce cas de Baltimore pris comme banc d’essai d’une “fédéralisation” d’une police hyper-militarisée conduisant à des conditions crisiques encore bien pires, cette fois avec comme une sollicitation du Système pour que quelque chose comme une “guerre civile” ou une “dislocation stratégique” se déclenche ... Donc, Baltimore, étape non négligeable et encore à suivre avec ses surprises puisque non encore close, dans un processus en cours, inarrêtable, inéluctable et catastrophique. Le seul constat qu’on peut avancer, encourageant du reste, est la constante accélération de ces enchaînements criques, leur juxtaposition, au rythme d’un glas qui ne cesse plus de sonner. Il arrivera un moment où l’orchestre du Titanic aura du mal à couvrir le rythme lent et tragique de ce glas, jusqu’à finalement baisser les bras et abandonner l’archet du violon suave jouant la partition de la narrative.

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 http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_la_transversale_baltimore-damas_04_05_2015.html

 

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