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5 mai 2015

Le SENS de l'histoire.

A propos du “sens de l’histoire”

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On trouve, sous-jacent à peu près à tout ce qui est dit et écrit à propos de l’histoire, – en Occident, dans tous les cas, — la croyance que l’histoire a un sens. C’est une pensée intolérable que tout cela puisse n’avoir aucune signification, et que toutes les souffrances et cruautés de l’existence soient subies en vain. C’est pourquoi la pensée moderniste occidentale se caractérise par l’obsession pour l’idéologie, qui procure un substitut séculaire pour l’interprétation de l’existence humaine jusqu’alors fournie par les religions du Livre.

La pensée européenne a conclu aux XVIIIème et XIXème siècles qu’il était déraisonnable de croire à l’existence de Dieu et, par conséquent, à la connexion divine, d’une façon ou l’autre, de l’intelligence humaine. Ainsi la raison humaine a-t-elle pour tâche de distinguer le but de l’histoire, une notion qui conduisit à l’éphémère existence, durant la Révolution Française, du Culte de la Raison, accompagné d’un cérémonial qui était une émulation (ou une caricature) du rituel catholique.

Le culte disparut rapidement mais la croyance demeura. Si nous n’existons pas au-dedans d’une structure divine, ce qui est l’opinion de nombre d’intellectuels aujourd’hui, les êtres humains se doivent de déterminer leur propre façon de “penser l’histoire”, et doivent affirmer eux-mêmes une ambition ou un système de valeurs qui servira de références à leur existence. L’alternative, qui est une vie sans valeurs de référence, – le nihilisme, l’égoïsme absolu, l’acceptation stoïque de l’arbitraire (qui fut plus ou moins la définition de la philosophe de l’“existentialisme” de l’immédiat après-guerre en Europe), – est difficile sinon insupportable. Dès lors, un vague “scientisme” athée s’est imposé comme la croyance par défaut que pratiquent la plupart des esprits à propos de toutes ces choses. Cela rassemble à une religion parce que cela est habituellement lié à une croyance également vague dans un progrès séculaire qui est supposé être produit par la science.

Il y a eu beaucoup de progrès dans les sciences, la technologie et l’organisation humaine depuis la mort présumée de Dieu il y a plus de deux cents ans. Mais toutes ces années nous ont également donné la mise en œuvre de la notion d’idéologie totalitaire, les deux guerres mondiales et de nombreuses guerres sanglantes de moins grandes dimensions, des génocides en Europe, en Afrique et en Asie, et enfin la “guerre des civilisations” que George W. Bush prend plaisir aujourd’hui à désigner comme la “Longue Guerre” contre la terreur globale et la tyrannie.

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Voilà la production récente du progrès humain au travers de la raison, même si certains pourraient objecter que ce n’est pas vraiment pire que beaucoup des évènements et des époques qui précédèrent. Mais l’Âge de la Raison était supposé nous donner quelque chose d’infiniment supérieur. La Raison et la Science devaient nous conduire à une allure soutenue vers la solution des grands problèmes de l’histoire. Au lieu de cela, l’Europe d’après les Lumières a recours aux philosophies séculaires de l’histoire, qui sont des narrative de la raison pour justifier notre existence, comme substitut des religions.

La dernière de ces narrative à avoir acquis une faveur internationale est, bien entendu, la doctrine Bush, la “doctrine de la liberté” (freedom doctrine), qui dit que n’importe qui, n’importe où, désire jouir des bienfaits de la démocratie “à l’américaine”, et que, lorsque tout le monde l’aura effectivement, alors l’histoire prendra fin. (Ou bien le monde lui-même sera à son terme, si l’on veut l’interprétation religieuse de la politique extérieure de Bush telle que la proposent certains de ses partisans, et partisans également d’Israël, de confession protestante évangéliste.)

La “doctrine Bush” est une version naïve de la narrative la plus importante de l’histoire d’après les Lumières. Le marxisme fut une religion séculaire se dissimulant derrière une interprétation scientifique de l’histoire, débusquant dans l’histoire une narrative de la lutte des classes qui produirait finalement la société humaine parfaite, un paradis terrestre séculaire. Il fallut à peu près un siècle pour que cette croyance s’effondrât sous le poids de ses propres contre-vérités, à cause de la cruauté et de l’inhumanité des méthodes de direction et des contraintes qu’elle imposa.

Le marxisme fut la plus importante des religions séculaires modernes, avec des millions de fidèles, et parmi eux nombre d’esprits de très grande qualité, et elle tint du milieu du XIXème siècle jusqu’à l’effondrement de l’Union Soviétique dans les années 1980. Le marxisme a encore une existence nominale, vide de tout contenu intellectuel, en Chine, et une demi-vie plus ou moins clandestine sur certains campus de certaines universités occidentales, mais à part cela sa disparition est complète et rien n’est venu la remplacer.

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Le fascisme fut son seul rival de poids au cours du XXème siècle, mais le fascisme fut toujours intimement connecté au nationalisme, ce qui limita nécessairement son attraction internationale. La combinaison mussolinienne de nationalisme et de socialisme eut tout de même une certaine influence dans de nombreux pays jusqu’à la défaite des puissances fasciste en 1945 ; quoi qu’il en soit, la mise en lumière des abus et des crimes qu’elle suscita paraît avoir discrédité cette doctrine définitivement (bien que, sur ce point on doive admettre qu’il faut “attendre et voir” avant de trancher définitivement).

Le fascisme possédait également un style intellectuel et politique qui suscita une fascination constante sur un certain nombre d’intellectuels, y compris des Américains contemporains, et sur nombre d’hommes politiques. Ce style consiste en l’utilisation agressive et expansionniste de la puissance militaire pour l’expansion et la “gloire” nationales, une affirmation élitiste et la croyance dans la puissance et les privilèges de cette élite, la déshumanisation et la dégradation des ennemis, et l’usage peu scrupuleux de la démagogie et de la propagande.

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Il ne fait guère de doute que cela ne sera pas la dernière religion séculaire à se manifester sous le masque de l’idéologie politique ou d’une conception historique du monde. De tels caractères sont nécessaires pour la mobilisation populaire pour la bataille, – et, comme on l’affirme sous une forme qu’on veut plausible à Washington, le monde est seulement au tout début de la Longue Guerre contre le Démon (cet argument étant lui-même une réinterprétation théologique de l’ambition politique du contrôle du Moyen-Orient).

Pour mon compte, je ne crois pas que Dieu est mort, et je pense que seul Lui connaît le sens et la signification de l’histoire. Les problèmes naissent dès lors que les hommes et les femmes tentent de se substituer à l’intelligence divine, – une tentative dont on peut être sûr qu’elle se poursuivra encore, pour notre infortune et notre malheur.

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William Pfaff

http://www.dedefensa.org/article-salut_un_gaulliste_am_ricain__05_05_2015.html

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