Extrait d'un commentaire de l'auteur du texte "Resseré est le chemin" Ivsan Otets, suite à un échange sur le site "les cahiers Jérémie".

Pour tous ceux qui cherchent...

Soit donc, qu'a fait l'animal intelligent, c'est-à-dire l'homo sapiens lorsqu'il surgit au sein de cette Nature encore brute et trop libertaire ? Il fit soudain paraître des êtres étranges au sein du « large chemin » de mère Nature. Des êtres qui décidèrent donc de rendre étroit cette largesse d'origine afin d'offrir à l'homme le statut de Maître et Dieu sur tout le créé ; afin de placer l'homme dans une position de sécurité, de confort et de prospérité. Surgirent alors les héros de l'éthique, et conjointement de la science, et avec eux leurs martyrs de la morale et autre castes religieuses de saints et bouddhas en tout genre – Socrate, martyr de l'éthique, en est la figure type lorsqu'il prend la cigue au nom de la vertu.

Bref… tous ceux-là se crurent donc élus. Ils étaient l'aristocratie de la Nature, son bras droit ! L'étaient-ils, « élus », en vérité ? Certes oui ! Mais élus des forces de la Nature, c'est-à-dire des dieux, des lois de la science, du bien et du mal, et de la sagesse – de la perfection : du beau, du vrai et du juste. Les dieux en effet étaient arrivés à une impasse pour susciter plus d’ordre au sein de la Nature. Ils étaient trop éloignés du vécu même de l'animal, trop séparés ; ils ne pouvaient donc lui imposer que des lois brutes et peu subtiles – l'espace entre le ciel et la terre ne leurs permettant pas de développer plus de subtilité. Il fallait donc aux dieux, c'est-à-dire à la Loi toute-puissante, un être à l'intérieur même de la Nature, un être dont les dieux puissent dire qu'il est à son image. Un être qui ait en lui, en son âme même, une telle conscience de la Loi qu'il comblerait l'abîme séparant le ciel et la terre. C'est ainsi que la Nature choisit l'homme. Elle le transforma en homo sapiens. Et depuis ce jour on reconnaît à l'homme cette onction missionnaire. C'est pourquoi tout martyr de l'éthique ou de la science et en vérité considéré par l'Hisoitre comme un « oint ».

Mais ceux-là sont-ils des « oints » du Christ ? D'une certaine manière, nous pouvons dire « oui », parce qu'ils le sont de façon allégorique, et seulement de façon allégorique ! C'est-à-dire qu'ils sont l'ombre de Dieu, mais non sa lumière, non la « véritable lumière ». Ils précèdent le Christ en vérité, et lui étant antérieurs, ils sont de ce fait anté-christ. Mais dès l'instant où ils se disent son égal, ils prennent une position qui n'est pas la leur, et devenant contre Lui, ils se métamorphosent étrangement en anti-christ ! Leur position reste donc spirituelle tant qu'ils sont avant, tant qu'ils précèdent le Christ, l'Histoire se lisant de droite à gauche, comme dans les langues sémitiques. Leur utilité est en ce cas d'aplanir devant Lui le chemin. Ils préparent l'homme à concevoir le chemin que le Christ va instaurer, chemin qui – Lui – n'est ni resserré, ni large, mais tout-autre. Le Christ venant, ils doivent donc disparaître, et leur slogan devait être le suivant face au Nazaréen : « Il faut qu'il croisse et que je diminue ». Chose que la plupart n'ont pas voulu faire. Et voulant mêler au Christ la Torah ainsi que la sagesse hellénique et son difficile chemin, ils sont devenus « anti-christ ». Aussi ne faut-il pas hésiter à leur botter les fesses et à vomir cette idéologie dès qu'elle paraît en notre âme.

Mais, dira-t-on, en quoi sont-il allégoriques ? Parce que les siècles passant, nous constatons que l'activité des martyrs de la Loi et des sciences a été victorieuse. Les fils du chemin resserré ont finalement vaincu la Nature primaire. Ils ont créé une seconde Nature – la Cité, avec toute sa technologie et toutes les subtiles lois par lesquelles l'homme social vit en elle. Ils sont créateurs d'une autre Nature, littéralement, « métaphysiciens ». Allégoriquement, ils renvoient donc au but que le Christ se fixe : Le royaume des cieux seul.

Cependant, ils ne le sont que et uniquement de façon allégorique ! Pourquoi ? Parce que ce nouveau chemin, étroit, discipliné, où loi sur loi, connaissance sur connaissance et technologie sur technologie s'accumulent sur l'homme… c'est un chemin DANS le large chemin de la Nature – il n'est pas une sortie de la Nature, mais seulement son perfectionnement. Tandis que le chemin du Christ est une sortie de la Nature ; ce n'est pas l'amélioration du monde, mais un autre monde. Il ne faut pas « changer LE monde », mais « changer DE monde ».

IVSAN OTETS

Je vous invite à lire l'intégralité du texte ainsi que l'échange qui suit dont est tiré cet extrait sur le site "les cahiers Jérémie".

Le texte "Resseré est le chemin":

http://www.lescahiersjeremie.net/index.php/commentnt/Le-chemin-resserr%C3%A9

Resserré est le chemin

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