Dans la MATRICE
Renaître et renaître jusqu'à la mort.
Edgard Morin. Mon chemin
Vraiment, je vous l'assure: si le grain de blé que l'on a jeté en terre ne meurt pas, il reste un grain unique. Mais s'il meurt, il porte du fruit en abondance.
Jn 12.24
Eveillés, ils dorment.
Héraclite.
Penser à augmenter la vie de vos jours plutôt que les jours de votre vie.
Ritalini Montalcini.
Tout au long l'écriture nous rappelle que l'indépendance de l'homme à l'égard de Dieu, c'est rigoureusement l'esclavage à l'égard du péché. Cet homme n'est pas libre, il subit le poids de son corps et de ses passions, le conditionnement de la société, de sa culture, de sa fonction. Il obéit à ses jugements et à son milieu, il est déterminé par sa situation et pas sa physiologie. Certes cet homme n'est libre à aucun degré, il est esclave de tout, sauf de Dieu. Dieu ne le détermine ni ne le contraint, Dieu le laisse indépendant dans ces conditions.
Politique de Dieu, politique de l'homme. Jacques Ellul. P 353
Mais trop souvent on a négligé que le contraire du péché n'est nullement la vertu. C'est là une vue plutôt païenne, qui se contente d'une pure mesure humaine, ignorant ce qu'est le péché et qu'il est toujours devant Dieu. Non, le contraire du péché, c'est la foi; comme le dit l'épître aux Romains 14.23: tout ce qui ne vient pas de la foi est péché. Et c'est une des définitions capitales du christianisme que le contraire du péché n'est pas la vertu, mais la foi.
Kierkegaard. Traité du desespoir p. 169
Jacques Ellul repère la cohérence du livre dans un mouvement dialectique entre "réalité" et "vérité". La réalité c'est que tout est vanité et la vérité, c'est que tout est don de Dieu. La réalité empêche la vérité d'être une évasion, tandis que la vérité empêche la réalité d'être désespérante.
L'apocalypse. p10
Jacques Ellul: la parole humilié
La vérité englobe la réalité et permet une plus profonde connaissance de celle-ci.
P 15
Le milieu urbain est un monde virtuel, la vue y trouve sa satisfaction et le renvoi par miroir de l'homme à lui-même qui se contemple dans son oeuvre.
P16
Le sens commun défi la pensée construite. p29
La parole est seule relative à la vérité. L'image est seulement relative à la réalité. P 32
Ce qui vient de la parole n'est jamais évident. Le réel peut être évident, jamais la vérité. P39
La parole humaine n'existe que parce qu'elle est issue de la parole de Dieu. P71
Il n'y a aucune connaissance améliorée, ni supplémentaire, il y a mutation de l'entendu incertain à un visuel que l'on croit sans ambiguité. Il y a exlusion de la relation parole-vérité, pour nous ramener à une relation langage-réalité.
P 171
La technique nous fait vivre dans un univers de chiffres, de démonstrations, d'efficacités. Mais ici, se conjugue le double élément de la vacuité des paroles d'un parlant anonyme sans foi, avec l'évidence triomphale de l'efficacité de l'action.
P 177
Il faut arriver à la communication pure. Le langage est fait pour transmettre de l'information, et seulement utiles, cela ne peut se produire de façon satisfaisante que s'il n'y a ni redondance, ni double sens ni "bruit" dans la communication. Je vous reçoit cinq sur cinq. Voilà l'idéal. Il ne faut pas d'incertitude, il ne faut pas perdre son temps à décrypter un sens qui vient d'un au-delà. Nous sommes ici, l'en-deçà. Et cela seul importe. Le reste c'est de la philosophie, c'est-à-dire un amusement, une curieuse manière de quelques-uns, sans aucune portée pratique.
P 181
L'idéal est d'arriver à transformer en machines tout ce qui existe: le langage est une machine, la communication est une machine, la réalité est une machine. Le choix du terme par Deleuze, et même par Morin, est caractéristique: il y a un siècle, seuls quelques originaux voulaient réduire l'être vivant à des machines. Maintenant, c'est le maître mot. Or la machine ne pose pas de problèmes ni de pourquoi, ni de finalité, ni de sens, mais uniquement: comment ça fonctionne.
p.189
Si l'on ne peut séparer la vue et la parole, seule l'incarnation de Jésus nous donne l'équilibre ou la synthèse exacte, en attendant, dans l'espérance, la plénitude du royaume.
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